LIBER CORAX - LE FIXE et L'ANIMÉ (extraits du livre) |
Véritable livre muet, de toutes parts, au sein de la nature, s'inscrit le signe, articulant toujours son même langage - appel réminiscent. De la matière la plus subtile à la plus vile, de la vie microscopique jusque dans nos viscères, sont gravées, comme des signatures, les productions des schèmes.
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Lancinante fixation d'une mémoire, le symbole schème, amalgame en une douloureuse fossilisation: insatisfaction, regret et volonté têtue. Cri qui s'exhale en soupir contenu... atonie du désir, forces ligotées, autant d'aspirations contraintes qui maintiennent le schème en osmose avec son créateur, comme pour assurer la permanence imagée: bas-haut, haut-bas. Ainsi « ce qui est en bas est comme ce qui est en haut », pour peu qu'on lui insuffle un élément de vie, un rien d'animation... Mais ce peu, si léger, si intangible, nécessite, force, compréhension et désir... alors seulement, sous le souffle vital, la léthargie s'estompe... Le FIXE retourne à La MOBILITE.
...« Là-dessus, en tous cas, il n'existe pas d'écrit qui soit de moi, et il n'en existera jamais non plus : effectivement, ce n'est pas un savoir qui, à l'exemple des autres, puisse aucunement se formuler en propositions ; mais, résultat de l'établissement d'un commerce répété avec ce qui est la matière même de ce savoir, résultat d'une existence qu'on partage avec elle, soudainement, comme s'allume une lumière lorsque bondit laflamme, ce savoir se produit dans l'âme et, désormais, il s'y nourrit tout seul lui même...» |
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